Présentation Les règles .:Le centième épisode:. L'univers
De grandes choses
avec peu de moyens

         L'équipe apporte une production luxuriante avec un budget serré.

par Rick SHERWOOD

         Avec ses localités plantureuses, ses costumes somptueux, ses effets spéciaux tape-à-l'œil, ses histoires qui voyagent autour du globe et à travers quatre siècles, il paraîtrait impossible de sortir une série telle que « Highlander » avec des budgets de télévision syndiquée notoirement serrés. Mais la véritable marque de fabrique des producteurs et de l'équipe de « Highlander » est qu'ils réussissent à donner la sensation d'un long métrage à la télévision chaque semaine. Dans le même temps, ils vainquent les défis potentiels de la production d'une demi-saison à Vancouver, Colombie britannique, et une demi-saison à Paris, France, tout en veillant à satisfaire aux exigences de l'équilibre des nationalités des membres de l'équipe de tournage.

         « Un des défis est que nous devons décider pour chaque série où l'argent va aller », dit le producteur Ken GORD, responsable de nombreuses séries, « et nous nous arrangeons pour tout se voit à l'écran ».

         « Les gens ne sont pas là simplement pour toucher leur chèque », insiste le producteur exécutif William PANZER. « Ils sont là parce qu'ils aident à la création de quelque chose de spécial, quelque chose de valeur. Ils n'ont pas tout l'argent du monde pour le faire et ils doivent venir avec une idée pour créer quelque chose qui ait de l'allure lorsque vous la regarder à l'écran, que cela soit épatant et merveilleux ».

         Au cours des 100 épisodes, « Highlander » a eu des histoires qui ont eu lieu autour du monde durant les quatre siècles de la vie de l'immortel Duncan MacLeod. Le héros de la série est né dans les Hautes Terres d'Ecosse au cours du 16eme siècle et pratiquement chaque épisode est caractérisé par une séquence de flash-back qui nous éclaire sur ses aventures. MacLeod est passé par le Japon à l'époque des Samouraïs, en Inde, luttant contre le culte Thugee, comme soldat durant la première guerre mondiale et comme passeur d'esclave pendant la guerre civile américaine.

         Ce qui rend possible la peinture de ces différents mondes, ce sur quoi l'ensemble de l'équipe est d'accord, est un esprit de corps (N.D.T. en français dans le texte) né de l'indépendance et du soutient.

         « Ils vous permettent de faire ce que vous voulez », dit Charles WILKINSON, l'un des réalisateurs canadiens de la série, « aussi longtemps que vous restez dans les limites du budget. C'est une machine bien organisée et bien huilée. J'ai vu beaucoup d'argent gaspillé par d'autres séries, mais jamais par ces types. Ils sont stupéfiants. Les décideurs de la production font de grandes choses avec peu de moyen ».

         Cette capacité d'obtenir beaucoup pour relativement peu, combinée avec la qualité du produit, est destinée à pomper les jus créatifs à un plus haut niveau que ce qui se fait habituellement dans une production typique.

         « Je trouve qu'il y a un grand exploit et une opportunité artistique à faire « Highlander » parce ce que c'est comme une structure idyllique. Il y a beaucoup de liberté et beaucoup de qualité en elle », déclare le réalisateur français Denis BERRY, qui a tourné plus d'une demi-douzaine d'épisode de « Highlander ». « Travailler avec un budget limité est très difficile, mais cela vous rend créatif. Il vous fait vous donner le meilleur de vous-même ».

         Denis BERRY mentionne son désire de faire son possible pour diriger les scènes dans un style plus cinématographique et d'être capable d'appeler ses propres épisodes comme d'autres bénéfices qui auront contribué au succès de la série.

         « Sur une série télévisée régulière, ils veulent tellement chaperonner que vous pouvez écrire la série dans la salle d'édition », dit Denis BERRY, « mais (avec « Highlander ») il y a moins de surveillance, ainsi vous avez plus de temps pour faire mieux et plus stylisé. Vous n'avez pas de temps pour refaire les choses. Vous devez donc avoir des personnes de grandes qualités impliquées ».

         C'est quelque chose que d'utiliser chaque personne au maximum de leurs capacités et de combiner une coopération artistique avec une vision commune de ce qui n'est pas complètement comme actuel sur les autres séries. Cela semble être le cas pour les deux pays dans lesquels la série est tournée et dans pratiquement tous les endroits. En effet, la majorité de l'équipe free-lance paraissent donner plus pour la série « Highlander » car ils ne sont pas emprisonnés par d'autres séries télévisées traditionnelles.

         « « Highlander » a tendance à attirer plus de jeunes gens à des postes clef et cela a été un terrain de formation pour beaucoup », dit Charles WILKINSON. « Sur cette série, nous n'avons pas le genre de vétérans que nous voyons sur d'autres séries, des personnes qui ont tendance à dicter ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire. Cela vous apprend à viser toujours plus haut. Lorsque vous travaillez avec tant de personnes créatives et de grands calibres, ce n'est pas dur de vous tenir sur la pointe des pieds ».

         Par exemple, Jean Bastiste LECLERE, qui s'occupe de trouver les lieux de tournage, paraît inquiet d'aller très loin pour trouver un emplacement qui convient à la scène et qui s'intègre au budget. Mais parce qu'il y a des infrastructures anciennes partout dans la campagne française, il dit que ce n'est pas aussi dur que ça et qu'en cherchant bien il peut en trouver pour un bon prix.

         « Quelquefois, nous devons visualiser ce que nous pouvons faire avec un endroit pour le transformer en château fort d'un autre pays. Par exemple, nous avons besoin de chercher un château fort espagnol en ce moment et je suis convaincu que nous n'en trouverons pas autour de Paris », dit-il d'un air résolu. « Mais nous travaillerons avec le département de l'art afin de le rendre plus espagnol. Ce n'est pas difficile avec un peu d'imagination ».

         Jean Bastiste LECLERE et son équipe partent souvent pour répertorier une douzaine de châteaux potentiels et de localités campagnardes afin de faire en sorte de coller parfaitement à un scénario particulier ou à une scène. Etant donné que « Highlander » couvre une durée de près de 400 ans, ils doivent s'assurer que l'architecture et l'art correspondent parfaitement à la période et au lieu de chaque épisode.

         « Chaque épisode a des exigences différentes en raison des flash-backs qui se passant dans des endroits autour du monde et à des périodes de l'histoire toutes différentes », dit-il. « Quelquefois nous devons amener des pierres ou des statues et quelquefois nous changeons des portes métalliques par des portes en bois ».

         C'est parfois un défi mais rarement un problème.

         « Ce n'est plus vraiment difficile », dit Jean Bastiste LECLERE. « C'est plutôt une question de connaître les moyens que nous avons à notre disposition et je choisis ensuite mes cibles en fonction de cette perspective. Ici en Europe, le temps est une chose plus difficile à contrôler ».

         Les choses sont plus compliquées lorsque la série est tournée sur deux continents par deux équipes différentes, dis Denis LEROY, le producteur exécutif pour Gaumont, le principal partenaire dans la production.

         « Il est plus facile de tourner une série en Amérique ou au Canada plutôt qu'en France car tout est plus facilité en terme de logistique », insiste-t-il. « Là bas, vous pouvez vous déplacer d'un emplacement à un autre dans la même ville avec aisance, mais à Paris c'est un peu plus difficile de se mouvoir. Nous devons être beaucoup plus attentifs lorsque nous tournons à Paris car nous devons jongler avec le trafique routier ».

         Pour économiser de l'argent, le calendrier de la production de chaque épisode court sur huit jours en France contre sept pour un épisode tourné au Canada. Cependant, les journées de tournages au Canada sont plus longues d'une heure et se situent souvent à deux endroits différents.

         « Notre préoccupation était qu'il fallait du temps pour se déplacer entre deux lieux de tournage, temps que nous gaspillions », explique Denis LEROY qui a travaillé par le passé comme coordinateur et superviseur de la production avant de se retrouver au poste producteur exécutif. « Dans Paris, si vous vous changez de lieux de tournage, vous perdez deux heures de votre journée en terme de temps de tournage, c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de tourner sur huit jours ».

         La difficulté de tournage sur deux continents est aussi compliquée par le besoin que tous les membres clefs de l'équipe parlent l'anglais.

         « Il n'est pas nécessaire que tout le monde parle l'anglais, mais par contre il est indispensable que cela soit le cas pour toutes les têtes des départements », dit Denis LEROY. « Un producteur local qui ne pourrait pas lire le scénario ne pourrait pas prendre de décision. Nous pensons qu'il est indispensable que tous ceux qui sont en contact avec le script ou les acteurs parlant anglais se doivent de parler l'anglais, et ont besoin de comprendre les subtilités de la culture de l'Amérique du nord ».

         Quelquefois franchir les barrières de la communication, cordonner les tournages et rester dans les limites du budget implique un peu de magie, mais le producteur Kent GORD a réussit à maintenir le navire à flot et à respecter le planning.

         « Nous avons appris comment utiliser l'argent correctement et le mettre où il compte : les flash-backs, les effets spéciaux » expliquent Kent GORD. « Nous donnons la priorité à ces régions ».

         Et même dans ces conditions, l'équipe de la série est forcée de monter à l'assaut avec de nouvelles idées et d'autres façons de faire du bon boulot. Le réalisateur Charles WILKINSON, par exemple, a fait appel à ses amis parce qu'il n'avait pas le temps ou l'argent pour utiliser des images de synthèses afin de créer un missile P.O.V pour une scène durant la guerre du Viêt-nam.

         « J'ai demandé à quelques-uns uns de mes amis de me construire une caméra qui pourrait parfaitement se coller sur le dos d'un missile. Nous l'avons fait pour 1,200 $ », explique-t-il.

         « [Sur la plupart des séries] vous ne pourriez pas aller voir les gars des effets spéciaux et leur dire simplement « OK les gars, je veux que vous fassiez quelque chose de dingue », parce qu'ils diront que ce n'est pas la bonne méthode », dit Charles WILKINSON. « Mais il y a un groupe de personnes fortement créatives ici, et lorsque vous leur montrez que vous aller les épauler, ils savent qu'ils ne seront pas licenciés s'ils n'y arrivent pas (au lieu de cela, ils seront payés pour avoir essayé) ».

         « Sur cette série, tout le monde coopère et applaudit », dit Denis BERRY. « Une fois que vous avez fait « Highlander », vous oubliez comment il peut être dur d'obtenir des personnes qui vous entourent de faire quelque chose que vous voulez ».


Introduction
Les voyages fantastiques
Les accords historiques
De grandes choses avec peu de moyens
Le maitre d'arme
Jeux de mots
Par la pointe de l'épée
Peter Davis et William Panzer

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