Présentation Les règles .:Le centième épisode:. L'univers
Peter Davis
et William Panzer

         Les responsables de « Highlander » parlent sur la façon d'apporter leur sensibilité en tant que fabricants de film indépendant à une série télévisée.

         Dans une industrie faites d'alliances uniques et parfois colorées, les producteurs exécutifs de « Highlander », Peter DAVIS et William PANZER ont façonné une intrigue singulière. Et comme la série a passé le cap des 100 épisodes ce que peu de séries télévisées réussissent à faire, nos deux producteurs jettent un oeil sur le 10eme anniversaire de leur association.

         Peter DAVIS et William PANZER ont été partenaires pendant pratiquement 20 ans. Leur premier long-métrage, « Death Collector », fut réalisé avec le budget modeste de 175 000 $ et avait pour acteur principal un inconnu nommé Joe PESCI. Les autres films de notre duo sont, en 1977 « Stunts », en 1983 « The Osterman Weekend » et en 1989 « Cat Chaser ».

         L'univers de « Highlander » débuta en 1981 lorsque Peter DAVIS et William PANZER prirent une option sur le script de Grégory WIDEN qui parlait d'une race de guerriers immortels qui se poursuivaient afin de se prendre la tête. Les acteurs principaux furent l'acteur français Christophe LAMBERT et le légendaire écossais Sean CONNERY, « Highlander » débuta en 1986 et démarra misérablement aux Etats-Unis, malmené par les critiques. Mais le film remporta un grand succès en Europe. Plus important, le dynamisme visuel du film et les allusions mythiques ont trouvé un écho auprès des spectateurs dans le monde. Leur enthousiasme pour les personnages et l'intrigue ont préparé le terrain pour deux suites théâtrales et deux séries.

         Ce « Highlander » a eu un tel succès qui est même particulièrement remarquable si l'on considère que ce fut la première intrusion de notre duo à la télévision. Et pendant qu'ils parlent de leurs futurs projet télévisés, ils restent très occupé par le grand écran avec un quatrième « Highlander » et un film sur la vie du chef de la guérilla cubaine Che GUEVARA en cours de développement.

         Au cours d'une conversation avec S. V. McKim et Rick SHERWOOD de « The Hollywood Reporter », les deux producteurs considèrent les différences entre le travail de longs métrages indépendants et la télévision et comment l'un pourrait être la saveur de l'autre.

         The Hollywood Reporter - D'après l'équipe de tournage, vous avez une attitude très libre au sujet de la production actuelle de la série.

         William PANZER - Nous les laissons faire leur boulot. Il n'y a pas de producteurs exécutifs sur le tournage. Les personnes que nous engageons pour faire la série sont réellement là pour faire la série. Chaque personne a plus de liberté sur « Highlander » que sur n'importe quelle autre série à la télévision. Pause. Nous essayons de dénicher le plus de personnes géniales qui soit. Nous avons des personnes réalisant des épisodes chaque saison qui n'ont jamais fait ce genre de chose.

         THR - Est-ce que cela revient à considérer la série comme un long métrage ?

         W. P. - Vous n'entendrez jamais des remarques sur la lumière qui est à un trop fort contraste ou est extrême ou trop sombre. Ils ne l'entendront pas de nous, c'est ainsi. Le réalisateur, les opérateurs caméra ont tout sous contrôle. Il y a des fois nous avons du les soutenir, lorsque certains pouvaient avoir dit qu'une scène était trop sombre pour la télé ou que vous pouviez seulement voir à moitié leur visage, mais c'est ce que nous voulions. Il y a tant de personnes talentueuses ici qui n'ont pas toujours eu l'opportunité de montrer ce dont ils étaient réellement capables. Nous leur donnons leur chance et les soutenons.

         Billy WYLDER dit que pour protéger votre santé mentale, vous devez croire qu'il y a un public pour ce que vous voulez faire. De nos jours, une production est beaucoup trop consensuelle. La philosophie est que « Que veulent-ils (les spectateurs) voir ? » Mais nous n'aimons pas travailler comme ça. Nous n'allons pas faire la série que nous pensons qu'ils vont aimer. Nous allons faire la série que nous aimons faire et espérons qu'ils vont se joindre à nous et qu'ils vont l'aimer également. C'est la partie majeure de notre philosophie . Nous trouvions qu'il était extrêmement difficile de faire autrement.

         THR - N'aviez-vous jamais envisagé de vous tourner vers la télévision avant « Highlander » ?

         W. P. - Nous avions été contactés par des personnes auparavant, mais elles disaient « Vous les gars, vous n'y connaissez rien à la télévision, donc nous allons vous donner un peu d'argent et puis vous devrez y aller ». Nous répondions « Non, nous ne voulons pas faire ainsi ». Puis nous avons été contactés par quelques personnes avec qui nous avions fait affaire et qui voulaient faire des productions. Nous avions quelques sérieuses hésitations au début, mais nous trouvions que certaines idées étaient intéressantes.

         Peter DAVIS - Je pense que si cela s'était présenté avec une société moins importante, nous n'aurions probablement rien fait. Mais la réputation de Gaumont et sa force en Europe nous a intéressé et ils ont apporté un point de vue sur la coproduction qui nous a impressionné également.

         THR - Est-ce la raison pour laquelle vous avez décidé de foncer avec Gaumont ?

         P. D. - La combinaison de notre respect pour leurs aptitudes financières et qu'ils étaient préparés à nous considérer comme des partenaires créatifs même si notre expérience dans le monde de la télévision était inexistante à ce moment-là, nous a convaincu de foncer avec eux. Nous avons abordé « Highlander » comme si nous n'étions pas liés par les points de vue traditionnelle de la télévision car nous ne les connaissions pas. Nous ne voulions pas en faire une émission de télévision traditionnelle et eux non plus.

         THR - Que pense vos confrères dans la communauté des films indépendants au sujet de votre arrivée dans l'univers des séries télévisées ?

         W. P. - Les personnes qui sont vraiment nos amis disent que c'est une grande idée, et les personnes qui ne sont pas réellement nos amis disent la même chose - seulement ils ne le pensent pas.

         THR - Comment c'est passé la transition vers une émission de télévision hebdomadaire ?

         P. D. - Complexe. Nous avions un grand nombre de partenaires au début, mais nous sortions du monde des longs métrages indépendants et étions à l'aise avec l'idée qu'une partie de l'argent venait d'Italie, d'Allemagne, et une autre partie de la France et du Japon. Pour nous, c'était une façon totalement naturelle de le faire ainsi.

         THR - Comment trouvez-vous le travail à la télévision ?

         W. P. - La télévision nous donnes plus d'une opportunité pour explorer des idées. Je la trouve fascinante et c'est un challenge, car vous pouvez explorer un personnage et un environnement, une philosophie, un état d'esprit sur une période de temps que vous n'auriez jamais eu avec un film à cause des restrictions du temps. C'est ce que nous essayons de faire avec « Highlander ». De plus, vous faites tout à la fois - le développement, le tournage, l'édition, le mixage - et le tout non-stop. Je trouve que c'est même très stimulant.

         THR - Vous considérez-vous encore comme des faiseurs de film avant tout ?

         P. D. - Les dynamiques d'un long métrage international de nos jours sont si difficiles dans le milieu des films produits en indépendant (projets qui sont réellement indépendants), pour lesquels vous consacrez une quantité astronomique de temps, d'énergie, etc. Vous trouvez souvent qu'à cause des coûts excessifs de publicité et de promotion et d'images que vous pourriez avoir faits cinq ou six ans avant que vous ne puissiez pas concrétiser maintenant. Les enjeux sont si hauts. C'est un facteur limitant sur la partie long métrage de nos affaires et il écrase la créativité justement. J'ai dit à Bill il y a deux jours, « Ca ne serait pas sympathique de revenir à la production d'un film à petit budget ? » Nous adorons ce système. Nous adorons le système long métrage également, mais nous aimons également l'idée de faire des films sans tout risquer. C'est très difficile à présent.

         THR - La télévision est-elle un environnement différent ?

         W. P. - L'Europe est un grand terrain de chasse à présent. Ils ont besoin de programmes de télévision, ils sont disposés au partenariat et ce sont de grands garçons. Ils peuvent jouer sur la même échelle que les Etats-Unis n'importe quand lorsqu'ils choisissent de le faire. En plus, avec la vidéo, le câble, le satellite et les situations de chaînes multiples qui arrivent en Allemagne, Espagne et dans d'autres pays, il y a un grand marché et beaucoup de frics à se faire. La télévision a toujours été insatiable et aujourd'hui vous pouvez avoir 200 chaînes et cela va continuer de grandir. Il va y avoir un besoin de produire plus et ils vont devoir saisir cette chance.

         THR - Etes-vous intéressés par la possibilité de faire plus de programmes télévisés ?

         P. D. - Pas seulement des séries télé mais plus de films à petits budgets. Si vous savez de quoi vous êtes capables, cela signifierait que nous serions capables de faire des projets créatifs avec un scénario au budget relativement faible et cela pourrait signifier être capable de donner sa chance à de jeunes talents de faire des films intéressants même s'il n'y avait aucune vie théâtrale dans la plupart des marchés. Nous pensons [que ce genre de projet] pourrait être rentable avec la télévision domestique et outre atlantique, grâce à cette expansion du marché et plus tard dans la vie.

         THR - Ainsi, ces nouvelles possibilités de distributions sont bénéfiques pour votre créativité en fin de compte ?

         W. P - Vous êtes toujours inquiété par le résultat. C'est une réalité des affaires. Mais cela pourrait être des programmateurs internationaux que viendrait la réponse pour la réalisation de longs métrages à petits budgets qui ne prendraient pas beaucoup d'années.

         P. D. - Je pense que c'est quelque chose qui nous manque à un certain degré. Nous sommes dans un certain univers à présent - l'autre face de notre entreprise - et nous pensons que c'est quelque chose à considérer. [Nous aimerions] équilibrer les deux mondes : télévisions et longs métrages. Nous avons un nombre de choses en développement avec une estimation de budget important (nous parlons de 40 millions de dollars) mais ces types de projets prennent plusieurs années et le niveau de frustration est aussi grand que les risques. Plutôt que s'orienter exclusivement dans cette direction, nous préférons l'idée de nous orienter simultanément dans divers endroits et d'avoir du plaisir avec. Ce n'est pas la vie ou la mort, et à 3, 4 ou 5 millions de dollars, les gens ont une perception calme de ce que vous faites.


Introduction
Les voyages fantastiques
Les accords historiques
De grandes choses avec peu de moyens
Le maitre d'arme
Jeux de mots
Par la pointe de l'épée
Peter Davis et William Panzer

Haut de page

Présentation Les règles .:Le centième épisode:. L'univers