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         Alors qu'elle atteint son centième épisode, la série « Highlander » se penche sur son futur et se retourne sur son passe.

par Rick SHERWOOD

         Remarquée a cause de ses costumes d'époque et de ses lieux de tournage exotiques, mais aussi remarquable pour la façon dont tout est tourné avec budget télé, extrêmement serré. Remarquée pour son style cinématographique, ses séquences flash-back hautement élaborées, ainsi que ses combats à l'arme blanche d'une chorégraphie compliquée ; Remarquable parce que cette combinaison se retrouve semaine après semaine. Remarquée pour ses scripts bourrés d'action, mais remarquable pour ses lieux de tournages raffinés et pour ses intrigues uniques qui recèlent toujours des profondeurs inexplorées.

         « Highlander » est un mélange unique de passé et de présent qui combine action et aventure avec une dose considérable d'humour et même une touche de philosophie. Ajoutez-y une distribution de qualité entraînée par le fringuant Adrian PAUL, et le résultat donne une coproduction télévisuelle qui s'est transformée en succès mondial sans précèdent, atteignant la barre des 100 épisodes que peu de séries peuvent se vanter d'avoir égalée. Diffusée de par le monde en premier lieu puis en rediffusion sur les chaînes américaines des USA, « Highlander » est tourné en totalité au Canada et en France sans financement américain. Cette coproduction véritablement internationale a montré la voie dans la production télévisuelle d'art dramatique de haute qualité répondant à la demande du marché international actuel.

         Avant même que ce marché ne redécouvre de véritables petits films d'une heure avec des séries telles que « Hercule » et « Xena » produits ces dernières années, « Highlander » faisait déjà acte de présence, exécutant l'exercice qui allie le style et la substance, attirant ainsi un public dévoué et attentif.

         « La série a été un succès pratiquement partout » déclare Christian CHARRET, président de Gaumont Télévision, associé majoritaire dans la coproduction de la série. « En Europe, aux USA, en Amérique Latine, en Asie, en Australie... Nous avons littéralement touché les quatre coins du monde ».

         Ce qui n'est pas une mince réussite pour une série dont le héros s'arrange pour décapiter une personne dans pratiquement chaque épisode.

         « Quelqu'un l'a une fois qualifiée de débat Talmudique ou l'on se ferait botter les fesses », déclare le scénariste principal David ABRAMOWITZ, qui inscrit, entre autres, « McGyver », « Cagney & Lacey » a son important palmarès TV. « Et c'est exactement cela, une sorte de discussion Talmudique romancée mais non sans action, au cours de laquelle il nous est donné d'explorer quelques questions fondamentales : la nature du mal, la nature du bien, la nature de la Rédemption. Nous ne faisons qu'emballer tout cela en l'enrubannant d'aventure et d'action ».

         Pour « Highlander » tout a commencé comme un dérivé de la production cinématographique de 1991, du même nom, retraçant les aventures de Duncan MacLeod, un immortel né en Ecosse il y a 400 ans, qui a voyagé à travers le monde, combattant souvent d'autres immortels, mais s'en faisant tout aussi souvent des amis. La plupart des épisodes comportent l'une des caractéristiques principales de la série : des flash-backs se rapportant aux 4 siècles de la vie aventureuse de Duncan, formant ainsi la trame de sa vie présente ou apportant une résonance aux dilemmes auxquels il fait face aujourd'hui comme dans le passé.

         Bien que la série comporte régulièrement des scènes de combats dans des allées sombres entre des guerriers armés de sabres, l'essence n'en est jamais la violence des affrontements de MacLeod avec le mal. En fait, la série aborde les grandes questions existentielles : l'amour, l'honneur, le devoir, le courage, vus au travers des yeux d'un homme qui pourrait bien ne jamais mourir.

         Ce qui a contribué à un tel succès pour « Highlander » (et là se trouve peut être ce qui a permis à la série d'accéder à son propre niveau d'immortalité) est une conséquence ironique de la mosaïque internationale d'investisseurs, d'associés et de distributeurs de la série. Avec autant de monde pour mettre la main à la pâte, l'incroyable réussite des producteurs de la série réside en ce que les scénaristes, réalisateurs, distribution et équipe de tournage sont livrés à eux-mêmes, et cela en toute confiance, pour faire leur travail avec un minimum d'interférences.

         « Les gens que nous avons engagé pour faire la série, sont vraiment ceux qui la font. Nous en discutons avec eux, bien sur, mais les metteurs en scène ont l'occasion de faire leur travail dans toute son acception » déclare William PANZER, l'un des deux producteurs exécutifs de la série. « (Peter DAVIS et moi-même) sommes issus du cinéma, et c'est ainsi que vont les choses dans ce monde là. Personne ne vient dire au réalisateur sur le plateau qu'il doit faire un autre gros plan ou une autre prise de vue. Nous leur donnons l'occasion de donner le meilleur d'eux-mêmes, et c'est ce qu'ils font ».

         « La conséquence en est », déclare le réalisateur Denis BERRY qui a tourné plus d'une trentaine d'épisodes, « que l'on ressent au final une très forte impression de sophistication ».

         « Ils (les producteurs) apprécient que les réalisateurs soient créatifs et aient de nombreuses idées, et nous laissent beaucoup de responsabilités. Nous tournons cette série plus à la manière d'un film que d'une série TV », dit Denis BERRY, « de ce fait, nous faisons de très longues et très élaborées répétitions à l'avance de façon à n'avoir pratiquement pas de coupures à effectuer ou alors très peu. Ceci donne à la série une sensibilité cinématographique. J'aime à considérer chaque épisode comme un petit film en soi que l'on réaliserait à 100 à l'heure ».

         Mais la fiancée ne serait pas assez belle pour ces gens-là, sans quelques substances à la clé. Pour eux le script est aussi important que les effets spéciaux et renforce l'attirance suscitée par la série aux USA et à l'étranger. L'écriture en est peut être leur plus grand sujet de fierté.

         « Chacun sur le tournage pense qu'il travaille sur quelque chose d'exceptionnel » dit David ABRAMOVITZ « et c'est cela, la clé ».

         « Highlander » se tourne pour une moitié de l'année à Vancouver au Canada, et pour l'autre moitié à Paris avec des équipes différentes qui pourtant réussissent à conserver la continuité de l'image et l'esprit. Ajoutez à toute cette confusion le fait que les épisodes faits au Canada sont tournés en 7 jours, alors qu'en France il en faut 8 - pour des questions de mobilité et de contraintes budgétaires.

         Malgré ces sauts continuels d'un point à l'autre du globe, il est souvent difficile de dire quel continent est utilisé étant donne les sites de tournage superbes et la qualité artistique de la mise en scène.

         « Nous avons crée une quantité incroyable de périodes chronologiques et d'endroits au sein des quelque 200 séquences flash-back introduites au fil des ans, nombreuses furent réalisées à Vancouver ( jungle péruvienne, Mexique, Europe) » déclare le producteur Ken GORD, qui a suivi la série depuis ses débuts. « C'est assez remarquable et n'a été possible que grâce à l'action concomitante de chacun. Adrian est l'appât principal de la série, mais il y a aussi un facteur intellectuel, de même qu'une haute qualité de production. Nous pensons que c'est là ce apprécient les téléspectateurs ».

         C'est une réussite dont on ne peut faire abstraction.

         « La capacité d'opérer dans le carcan généré par l'internationalité de la production (parce que cela engendre une sélection restrictive sur les talents, les réalisateurs, les scénaristes et les metteurs en scène) tout en conservant sa qualité est un autre hommage à rendre à la série », insiste William PANZER. « Il est impressionnant d'arriver à produire une série d'une telle qualité malgré de telles contraintes ».

         Le succès de « Highlander » n'a pas surpris ses auteurs, qui ont plutôt été surpris par les réactions de certains de ses fans. Partant d'un budget d'une modestie commune à toutes les séries télévisuelles, ce sont les fans (qui se réunissent en congres et communiquent sur Internet) qui ont en grande partie poussés la série au pinacle où elle se trouve actuellement. Ces téléspectateurs gardent le contact à cause de la qualité de la série, et de l'impression d'aventure - tant dans l'écriture que dans la technique de tournage.

         William PANZER, qui supervise chaque épisode du point de vue d'un créatif, considère que la série doit son succès à autre chose que le simple fait des rebondissements hebdomadaires.

         Cela constitue un point crucial de la popularité de « Highlander » (un projet que son associé Peter DAVIS et lui-même ont nourri depuis la première option mise sur le script qui a donné lieu au premier film en 1981) qui n'a pas cessé d'intriguer Bill PANZER depuis les tous débuts.

         « Les gens adorent le fait que Duncan MacLeod ne vieillira jamais » dit William PANZER « ce qui implique toutes sortes de choses, par exemple, lorsqu'il tombe amoureux il sait que la femme qu'il aime va vieillir et mourir mais pas lui. Ce genre de notion (les ambiguïtés et les dilemmes moraux d'un personnage ayant une si longue existence dans un milieu relativement violent) fascine les gens. Je pense que c'est cela même qui atteint les gens au plus profond d'eux-mêmes et les poussent à continuer de suivre la série ».


Introduction
Les voyages fantastiques
Les accords historiques
De grandes choses avec peu de moyens
Le maitre d'arme
Jeux de mots
Par la pointe de l'épée
Peter Davis et William Panzer

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